carnet de bord d'une résidence dessinée

Cet hiver, je suis invitée par Matthieu Roy et Johanna Silberstein, de la Compagnie du Veilleur,
à rencontrer les habitants de la Maison Maria Casarès à Alloue en Charentes.
La Maison Maria Casarès est un site polyculturel ouvert au rythme des saisons.
Voici le carnet de cette semaine d'immersion au Domaine de la Vergne.

vendredi 17 février 2017 (deuxième partie)


Ma résidence touche à sa fin.

Je reprends mon train en direction de la gare Lorraine TGV dans 1h30.
Je vais, à nouveau, dévaler les petites routes avec Aurélie, quitter la quiétude de ce lieu
pour retrouver l'air citadin et mon atelier.

À présent, je vous laisse avec ces quelques images réalisées lors de la séance de travail d'hier soir.
Je passe le flambeau à Lara et ses comédiens ainsi qu'aux futurs Jeunes Pousses de ce printemps.





























Je remercie chaleureusement Matthieu et Johanna
pour leur invitation qui m'a tout de suite enthousiasmé.

Un grand merci à toute l'équipe, Aurélie, Marie-France, Dada, Marie-France
qui ont fait de ce séjour un instant merveilleux.

À Lara, Vincent, Hélène, Clémentine, Florentin, Charles et Manu pour leur présence en ses lieux.

Bonne route !

Karine





vendredi 17 février 2017 (première partie)


Il y a dans cette maison, outre l'âme de Maria Casarès, une merveilleuse équipe.
Dynamique, aux petits soins, à l'écoute, professionnelle, chaleureuse, disponible et pleine de vie.
Sans eux, la maison perdrait de son charme. Sans eux les résidences ne seraient pas ce qu'elles sont.
Voici ceux qui sont les acteurs de ce petit théâtre quotidien.

Aurélie, la secrétaire générale

























Dada, le régisseur

 





















Marie-France, la cuisinière et intendante
(je l'ai croqué plusieurs fois car je n'arrivais pas à saisir son air malicieux !)
















































Marie-France, cuisinière (le vendredi matin en renfort !)





jeudi 16 février 2017 (deuxième partie)


À l'étage de la maison se trouve une immense bibliothèque se partageant deux pièces.
Les murs sont peints en rouge, les étagères et le mobilier en cuir sont noirs. Des fauteuils vert émeraude
en velours habitent l'angle de la première pièce. Un miroir lourdement encadré de dorure les surplombe.
Maria a rangé dans cette bibliothèque des ouvrages de théâtre, de peinture, des romans…
Beaucoup de livres lui sont dédicacés.
Sur une table, épars, des articles de presse, des journaux, des photos de la comédienne.
Sur les murs rouges, des photos en noir et blanc de tauromachie.
Un fusil sur une des étagères.





































Mes recherches de portraits de Maria Casarès, avant mon arrivée au Domaine de la Vergne,
ne m'avaient permis de trouver que des photos en noir et blanc. Aucune trace de la couleur de
ses yeux. Aucune photo en couleur. Il m'aura fallu l'éclairage d'Aurélie pour apprendre que le regard
de l'actrice était vert. Et ainsi, changer ma palette de couleur.




























Je profite des nombreuses coupures de presse pour réaliser quelques portraits de Maria.
L'après-midi est douce… et le flan pâtissier aux poires de Marie-France aussi !

Ce soir, dans l'espace de création, je découvre sur le parquet ciré, les prémisses de la pièce
mise en scène par Lara. C'est beau, bienveillant, créatif, passionné, rigoureux. Esprits libres.
La nuit est tombée depuis longtemps, je vous raconte la suite demain.

Bonne nuit.

jeudi 16 février 2017 (première partie)


Le Domaine de la Vergne s'est réveillé dans la brume.
La veille, la maison a accueilli les premières Jeunes Pousses en résidence.
Des comédiens sont arrivés de tous horizons, réunis par la jeune metteur en scène Lara Boric.
Pendant trois semaines, les prometteurs artistes joueront une pièce inspiré de Witold Gombrowicz.


























Des communs (que j'ai croqué aujourd'hui) et de l'espace de création, se sont échappés
de merveilleux chants polyphoniques, des rires, des réflexions… la maison se réveille
de son hibernation. L'ambiance est printanière !

La nouvelle aventure souhaitée par la Maison Maria Casarès commence !


mercredi 15 février 2017


Grand soleil à travers les volets blancs ce matin !
Marie-France s'active déjà en cuisine (celle des communs) pour préparer les endives au jambon
de ce midi. Le domaine est verdoyant. Il fait doux.

Quelques fruits, grains de pollen et tranches de pain de la jeune boulangère d'Alloue avalés,
je pousse la lourde porte d'entrée de la maison de Maria Casarès.

Entre les murs, tout est là. Les livres de Maria (dont un dédicacé par Albert Camus, son grand amour),
ses meubles, ses fauteuils en cuir, ses parquets en bois, ses tableaux et objets en tous genres.
Tout est là. On entendrait presque la respiration de Maria, ses pas sur le plancher, les cendres
qu'elle ravive dans l'âtre de la cheminée. La maison de Maria vit toujours grâce à Aurélie,
Marie-France, Dada, Rémi… qui jardinent, cuisinent, nettoient, ouvrent les volets.

Direction la cuisine, donc.


Je m'y étais déjà attardée le premier jour. L'endroit est merveilleux.
Un poêle à bois réchauffe la minuscule pièce tout de jaune vêtue.
Elle est comme prise en sandwich entre l'immense et imposant salon et la salle à manger
à l'importante cheminée de pierre.

Marie-France y prépare ses menus pour la semaine.
Un thé fumant à ses côtés et quelques bibles de cuisine ouverts sur la nappe à carreaux.
Au mur, une assiette en faïence. Sur les étagères : carafes pour les grandes tablées,
tasses en série, cuillère en bois sculptée, passoire en métal…







À droite de la cuisine, le salon.
Cette pièce est précisément constituée de deux espaces séparés par un mur.
Dans ceux-ci, pas moins de trois îlots de petits salons.
L'un donne sur une belle et grande cheminée. Une épée est suspendue à côté et une méridienne
recouverte d'un épais tissu lui fait face.
Le second accède à une petite terrasse en pierre baignée de lumière. Les meubles en bois sculptés laissent transparaître des origines espagnoles. Quelques vinyles de flamenco et musique classique attendent les oreilles musicales d'auteurs en résidence.
Le troisième petit salon est tout en rotin. Un fauteuil à bascule s'y trouve sur un tapis "tissé"
de cordes.






























































































La lumière du jour est déjà en train de diminuer.
J'éteins la musique, coupe le poêle, ferme les volets.
Je me sens privilégiée, chanceuse… quel beau cadeau que d'être en ces lieux,
pour ce projet. Je me régale.

Ce soir, au menu, pot-au-feu !



mardi 14 février 2017 (troisième partie)


Aujourd'hui, le temps est gris et humide.
Après une petite réunion avec Aurélie et Johanna au coin du feu, 
je suis partie croquer les bâtisses du domaine. Il y en a quatre.

La maison de Maria Casarès, toute de guingois.
Devant les grandes baies vitrées, la comédienne y récitait ses textes à haute voix, 
en faisant de grands pas et de grands gestes, sous le regard amusé de l'intendante.


La Chapelle, au bord d'un bras de la Charente. Maria y faisait séjourner ses plantes en hiver. 
De jolis petits carreaux bleus ombrés, au sol, semblent lovés dans les épais murs blancs
qui les entourent.

 

L'espace de création, au fond du domaine à droite. Grande maison recouverte en partie de bois.
Elle a l'allure d'une maison vosgienne. À l'intérieur, un immense parquet. Il sent bon la cire. 
C'est ce lieu qui accueillera les Jeunes Pousses en résidence, les répétitions, les doutes, 
les enthousiasmes, les mots, les cris, les rires. Au fond, le théâtre de verdure avec pour fond 
de scène un joli mur en pierre, de l'herbe, quelques cailloux et le coassement des grenouilles.



Ce soir, le ciel s'est paré de rose. D'élégantes grues cendrées sont venues fendre les nuages orangés. 

Il est bientôt minuit.
Du domaine, il me reste à vous présenter les communs : lieu d'accueil des artistes et espace numérique,
entre autre. Ces croquis devraient servir d'outil de travail à la création d'une table d'orientation destinée
au public. Je vais aller me coucher. Être en forme pour demain. Je prévois d'explorer la maison de Maria Casarès, sa bibliothèque, son salon, sa chambre…

À demain pour de nouvelles découvertes !


mardi 14 février 2017 (deuxième partie)


Mes palettes ont toujours été chatoyantes, fraîches et acidulées.
J'avais emporté pour cette résidence quelques tubes de gouache.
Ceux que j'affectionnais et des petits nouveaux.

Johanna et Matthieu avaient orienté mes choix sur des couleurs vives.
Besoin de redonner vie à un lieu, réveiller et enthousiasmer les regards des petits et grands.

Maria Casarès c'est aussi l'Espagne dans un bout de femme, l'Espagne dans les œuvres 
de Goya chères à la comédienne, l'Espagne dans le mobilier en bois, le crâne de taureau 
suspendu au mur, l'Espagne dans les couleurs de sa bibliothèque…

Envie de contrastes entre crayonnés, déliés et aplats.
Envie d'aplats. De couleurs pures sorties des tubes.




















Me voici metteur en scène de la couleur.
Casting.




mardi 14 février 2017 (première partie)


























Atelier ambulant.
Accessoires en coulisse.
Se jouer une comédie en couleur dans ce théâtre de verdure.
Extérieur jour.




lundi 13 février 2017 (deuxième partie)


Par où commencer…

Il fait nuit au Domaine de la Vergne.
Je suis seule avec le petit potage aux légumes de Marie-France.
Autour, le silence, les étoiles et la Charente qui s'écoule tranquillement  au loin.

J'ai quitté ce matin la Lorraine. Il faisait un froid polaire.
À cause de quelques vents violents sur la voie, mon train a pris un peu de retard…
Aurélie, la secrétaire générale de la Maison Maria Casarès m'attendait sur le petit parking de la gare d'Angoulême. Nous avons dévalé les petites routes charentaises sous le regard des bovins assoupis.
Au bout d'un chemin bordé de verdure, la maison de Maria.

Après un accueil chaleureux de toute la maisonnée et un café chaud, je suis partie explorer
le domaine, si paisible, si vert, si beau, si sauvage. Avant que la nuit ne tombe, je dessine les arbres nus danser dans le crépuscule.



























Matthieu et Johanna m'ont appelé un jour de novembre ensoleillé.
Il m'a fallu une fraction de seconde pour me rappeler notre première rencontre sous de tropicales latitudes. C'est donc dans une petite brasserie nancéienne, autour d'un cabillaud aux haricots à l'eau, que j'ai retrouvé Matthieu. Il m'a parlé de Maria Casarès, sa maison, leur grand et beau projet d'utopie à concrétiser.






































Nous avons convenu d'une immersion, celle que je vais tenter de retranscrire au mieux dans ce blog. J'espère réussir à donner corps au lieu et à la personne de Maria Casarès que je découvre à chaque seconde, chaque recoin. J'espère y insuffler les bonnes couleurs, les mots justes, les formes vives pour qu'à l'été dansent comédiens, familles et curieux !




lundi 13 février 2017 (première partie)





Couleurs hivernales, couleurs minérales.
Promenade, sur les pas de Maria Casarès.
Tour du propriétaire.
Extérieur jour.

dimanche 12 février 2017




Demain je pars pour une semaine de résidence-reportage à Alloue.
J’ai affuté mes crayons, préparé mes carnets, gouaches colorées
et papiers en tous genres !